UNE INTERVIEW EXCLUSIVE DE BERNARD MONTROUGE (ALIAS LAPINOU)

Grand-Colossal – Quelle est la situation pour les entreprises culturelles ?
Bernard Montrouge – Vous le savez en ce moment la situation n’est pas facile. C’est pas simple, on traverse une période compliquée. C’est vrai que ça fait longtemps qu’on entend dire « C’est pas facile, la situation n’est pas simple, on traverse une période compliquée… ». On entend ça depuis des années mais là, aujourd’hui, vraiment, je crois, avec tout ce qui s’est passé ces derniers mois, on est arrivé à un moment – et tout le monde est d’accord là dessus – où on peut vraiment le dire : c’est de plus en plus dur. Avant c’était pas facile, mais là c’est pas simple, c’est plus dur que quand c’était déjà de plus en plus dur.
Grand-Colossal – Peut-on espérer une amélioration dans les prochains mois ?
Bernard Montrouge – Bien sûr.
Grand-Colossal – Comment voyez-vous le monde d’après ?
Bernard Montrouge – Dans un monde en perpétuelle mutation parler de monde d’après n’a pas beaucoup de sens. Le monde d’après c’est celui qui vient juste après le monde d’avant et le monde d’avant, nous le savons c’est terminé. Sommes-nous déjà dans le monde d’après le monde d’avant ou sommes nous dans le monde après le monde d’avant, mais avant le monde d’après ? L’avenir nous le dira. En tout cas, il appartient aux entreprises cultuelles de se préparer dès maintenant au monde d’après le monde d’après. C’est à cette condition qu’elles pourront subsister dans un univers en perpétuelle mutation. Si j’ai un conseil à donner en attendant que la situation s’éclaircisse et que l’activité reprenne comme avant, quand c’était difficile – pas difficile comme aujourd’hui, quand c’était simplement de plus en plus difficile – c’est de faire comme moi, de ne jamais baisser les bras. Je ne baisse jamais les bras. C’est vrai que c’est difficile, surtout pour se laver ou manger, mais on s’habitue et c’est toujours mieux que de se plaindre en touchant des allocations.